L’histoire de son grand-père, Menachem Marienberg, racontée par Rakefet Elisha

Mon grand-père, Menachem Marienberg, faisait partie de ceux qui ont traversé les Alpes pour se rendre en Italie en 1943.

Il a fui la Belgique pour la France en 1940 avec ses parents, deux frères et une sœur, et a vécu deux ans avec sa famille à Toulouse jusqu’en 1942. Lorsque les Allemands sont entrés dans Toulouse, ils ont emmené sa mère, son frère de quatre ans et sa sœur de douze ans à Auschwitz. Il réussit à s’enfuir avec son jeune frère Aryeh Marienberg à Saint Martin Vésubie. Mon grand-père avait seize ans, Aryeh dix ans. Ils ont également réussi à faire venir leur père et la famille de l’oncle (le frère du père) à Saint Martin Vésubie. Ils y ont vécu ensemble pendant environ six mois, jusqu’à la nuit où ils ont dû tout emporter et s’enfuir.

L’oncle du grand-père (Yitzhak Marienberg) était un homme malade qui avait du mal à gravir les montagnes. La tante (Eva Marienberg) avait accouché six mois plus tôt, de sa deuxième fille, à Saint Martin Vésubie pendant leur séjour dans la ville. Grand-père raconte qu’ils ont tous deux eu du mal à gravir les montagnes et qu’à un moment donné, ils se sont assis et ont décidé d’abandonner. Le grand-père, âgé de seize ans, décide de prendre le bébé dans ses bras et de monter rapidement dessus. Il savait que si le bébé venait avec lui, ses parents n’abandonneraient pas et les suivraient, et c’est ce qui s’est passé. Lorsqu’ils arrivèrent à Borgo San Dalmazzo, le grand-père portait l’enfant dans ses bras.

Sur cette photo, vous pouvez vous faire une idée de la vie à Saint Martin Vésubie avant leur fuite.

Marienberg family 1943
De droite à gauche : Zev Marienberg (le père du grand-père), la tante Eva Marienberg tenant la petite Simone (qui vient de naître et qui a été portée par le grand-père dans les montagnes), le jeune cousin du grand-père (qui porte le même nom que lui : Menachem Marienberg), et l’oncle Yitzhak Marienberg (le frère de son père).

Nous vous remercions de votre contribution à la préservation de la mémoire des événements de l’Holocauste.

Rakefet Sherman Elisha